Les structures sociales de l’action publique internationale : le cas de la lutte contre l’argent sale

Résumé: Comment rendre compte de la fabrique des politiques publiques internationales ? C’est à cette question générale que la présente communication entend apporter des éléments de réponse à partir de l’analyse fine d’un cas singulier. Celui-ci est résumé par un mot d’ordre qui s’est progressivement imposé à l’échelle mondiale : « Il faut lutter contre l’argent sale ». En revenant sur la genèse et les usages successifs de ce mot d’ordre depuis les années 1970, il s’agit d’éclairer les conditions de définition du contenu et des orientations d’une politique que l’on retrouve aujourd’hui dans plus de 200 pays et territoires. En écho aux travaux invitant à mobiliser la sociologie de P. Bourdieu pour étudier l’action publique, la lutte contre l’argent sale nécessite ainsi d’être saisie comme le produit des rapports entre différents champs. Dans cette perspective analytique, l’espace de production de cette politique dite globale s’apparente surtout à un espace d’interface entre les champs de la finance, de la régulation et de la sécurité, dont il conviendra in fine d’expliciter les effets concrets.
 

Anthony Amicelle est Maître de conférences en science politique à Sciences Po Bordeaux, rattaché au Centre Émile Durkheim, et professeur associé à l’Université de Montréal. Il est également collaborateur scientifique au REPI, et chercheur associé au Centre de recherche sociologique sur le droit et les institutions pénales (CESDIP). Croisant la sociologie politique de l’international, l’économique politique et la sociologie de l’action publique, ses recherches portent principalement sur la fabrique des politiques contre la corruption et la grande délinquance économique et financière.

Lundi 4 décembre 2023 de 12h00 à 14h00

Inscription obligatoire : https://forms.gle/ukUh3UYZs9kz8yP58

Institut d’études européennes

Salle Kant

Université libre de Bruxelles

39 avenue Franklin Roosevelt

1050 Bruxelles