Publié le 27 novembre 2024 Mis à jour le 3 décembre 2024

Chaire organisée par la Faculté de Philosophie et Sciences sociales de l’ULB, conjointement avec le Centre interdisciplinaire d’étude des religions et de la laïcité (CIERL)



Thomas BERNS, Doyen de la Faculté de Philosophie et Sciences sociales,
Guillaume DYE, Président du Département de Philosophie, Éthique et Sciences des religions et de la laïcité,
Jean-Philippe SCHREIBER, Responsable académique de la Chaire Théodore Verhaegen,
ont l'honneur de vous inviter à la
 

CHAIRE THÉODORE VERHAEGEN 2025

« La Franc-maçonnerie dans les colonies : deux siècles d’histoire (1730-1930) »

par Éric Saunier

Université du Havre
Secrétaire général de l’Institut d’Études maçonniques (IDERM)

Leçon inaugurale :

jeudi 6 mars 2025 à 20h00

Salle Dupréel, 44 avenue Jeanne, 1000 Bruxelles


Merci de vous inscrire via ce lien

"La Franc-maçonnerie, les colonies et la question de la race"

Fille des Lumières, universaliste par essence, la franc-maçonnerie n’en a pas moins été concernée par ce que l’on appelle de nos jours « la question de la race », à travers le prisme du questionnement sur la traite et sur l’esclavage atlantiques qui progressent au moment où la franc-maçonnerie connaît un très fort engouement. Au-delà de la seule question de l’initiation des gens de couleur et de la position adoptée par les francs-maçons devant l’esclavage, l’étude de la franc-maçonnerie coloniale nourrit ainsi l’histoire coloniale et décoloniale tout court.


La leçon inaugurale sera suivie de 4 autres leçons :

Dans le cadre du cours « Histoire de la franc-maçonnerie » (RELA B 520)

Mercredi 12 mars 2025, de 18h à 20h :
"Le fait maçonnique et les colonies : des enjeux maçonniques aux enjeux historiographiques"

Depuis le XVIIIe siècle, le fait maçonnique est performatif dans les territoires coloniaux, ce qui s’explique par le fait que ces territoires sont des lieux de confrontation privilégiés pour les deux grandes puissances maçonniques : l’Angleterre et la France. Ce constat, de même que la richesse des implantations maçonniques qui en découle, rend particulièrement dommageable le faible intérêt de l’historiographie maçonnique pour l’étude de ces territoires jusqu’à une période très récente. En effet, alors que l’étude des loges coloniales, en raison de leur originalité, est un prisme qui permet d’approfondir la connaissance de la diversité de la sociabilité maçonnique, l’histoire des loges coloniales, au plan historiographique, enrichit aussi le débat sur l’existence des « deux empires coloniaux », thèse qui fut longtemps dominante dans l’historiographie sur les colonies françaises et doit son existence à la rupture occasionnée dans ces colonies par la Révolution d’Haïti et par les difficultés de l’époque napoléonienne.

Mercredi 19 mars 2025, de 18h à 20h :
"L’exemple des colonies françaises (1). De Saint-Domingue aux Petites Antilles en passant par les Indes orientales : la sociabilité maçonnique dans le contexte de la colonisation esclavagiste (1738-1848)"

L’année 1738 marque les premiers pas de la franc-maçonnerie française aux colonies, en Martinique et à Saint-Domingue. Une franc-maçonnerie tôt implantée donc, qui semble aussi revêtir, par la sociologie et par la vie des loges, les aspects classiques de la sociabilité maçonnique du siècle des Lumières. Mais la franc-maçonnerie coloniale qui s’épanouit entre le deuxième tiers du XVIIIe siècle et la Révolution de Saint-Domingue de 1791, par sa capacité à imprégner des pans très larges de la société – avec les effets de l’exacerbation des dissidences maçonniques qui caractérise ces territoires et avec l’arrivée de la question de l’initiation des gens de couleur –, est aussi une franc-maçonnerie originale, dont la présentation est l’objet de ce cours. Il s’achève en montrant la manière dont cette première franc-maçonnerie coloniale s’est peu à peu effacée entre la Révolution haïtienne et l’Abolition de l’esclavage de 1848.

Mercredi 26 mars 2025, de 18h à 20h :
"L’exemple des colonies françaises (2). Au temps de la transition post-esclavagiste (1848-1918) : la franc-maçonnerie, accompagnatrice de la construction d’un nouvel Empire ?"

Dans l’empire britannique, à partir du mitan du XIXe siècle, au moment où les grandes puissances coloniales entrent dans la période de la transition post-esclavagiste, la franc-maçonnerie est, comme l’ont montré les travaux de Jessica Harland Jacobs et Simon Deschamps, une institution qui joue un rôle accompagnateur dans la construction du projet impérial. Dans quelle mesure un processus de ce type est-il observable dans la franc-maçonnerie coloniale française et quelle forme originale ce processus y a-t-il revêtu en raison du caractère « libéral » de cette franc-maçonnerie – évoluant de surcroît dans le cadre d’un État menant une politique coloniale différente de l’Angleterre ? Ces questions sont au cœur de ce cours centré sur une période (1848-1914) durant laquelle la franc-maçonnerie française était l’objet d’une républicanisation et où les loges coloniales s’étaient implantées dans tout le domaine colonial français, fortement agrandi.   

Mercredi 2 avril 2025, de 18h à 20h :
"Mutations de l’entre-deux-guerres : dilatation et diversification des franc-maçonneries coloniales"

Comme celui de la Révolution française en 1889, le Centenaire de l’expédition d’Alger en 1930 a été un temps important dans la vie des loges et des obédiences françaises. Cela témoigne de la conscience acquise des enjeux coloniaux par les francs-maçons entre la fondation de la loge du Grand Orient La France et ses colonies (1900) et la période de l’entre-deux-guerres, pendant laquelle le fait maçonnique s’est encore déployé puissamment – notamment dans des territoires comme l’Indochine ou le Proche-Orient. Ceci parce que cette période est un moment privilégié pour la France dans la dynamique d’implantation maçonnique en milieu colonial, mais aussi pour d’autres puissances coloniales parfois nouvelles quant à leur capacité d’implantation maçonnique aux colonies (l’Angola et le Mozambique pour le Portugal, le Maroc pour l’Espagne) et parce que la sociabilité maçonnique fait aussi irruption dans des marges récemment émancipées des influences coloniales… Ce cours aura ainsi soin d’évoquer la spécificité revêtue par la sociabilité maçonnique dans ces nouveaux territoires.

Grande salle du CIERL
17 avenue Franklin D. Roosevelt
1050 Bruxelles
(sur inscription uniquement)



Inscription : forms
Contact : cierl@ulb.be



Chaire organisée par la Faculté de Philosophie et Sciences sociales de l’ULB, conjointement avec
le Centre interdisciplinaire d’étude des religions et de la laïcité (CIERL)


  


Date(s)
Le 6 mars 2025
Salle Dupréel, 44 avenue Jeanne, 1000 Bruxelles
Date(s)
Le 12 mars 2025
Grande salle du CIERL, 17 avenue Franklin D. Roosevelt, 1050 Bruxelles
Date(s)
Le 19 mars 2025
Grande salle du CIERL, 17 avenue Franklin D. Roosevelt, 1050 Bruxelles
Date(s)
Le 26 mars 2025
Grande salle du CIERL, 17 avenue Franklin D. Roosevelt, 1050 Bruxelles
Date(s)
Le 2 avril 2025
Grande salle du CIERL, 17 avenue Franklin D. Roosevelt, 1050 Bruxelles