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Filmer, c'est résister. Un parcours du cinéma ukrainien à Bruxelles

Publié le 5 décembre 2024 Mis à jour le 5 décembre 2024






Encouragé par le succès rencontré au cours d’un premier cycle de projections  de films ukrainiens à l’Université libre de Bruxelles, le RESU remet cela. Le nouveau cycle sera consacré à des films réalisés après le déclenchement de la guerre totale. Il permettra de voir comment le cinéma ukrainien a conservé sa vitalité malgré des conditions de plus en plus difficiles.

“Filmer, c’est résister” : face à l’agression à grande échelle de la Russie contre l’Ukraine en février 2022, la société ukrainienne a développé des formes multiples de résistance.. De la lutte armée sur le front à tout ce qui contribue aux activités essentielles comme le système sanitaire, l’enseignement, les transports publics; de la production adaptée au contexte de la guerre à l’accueil des personnes réfugiées de l’intérieur. Le cinéma et les autres expressions culturelles y occupent une place d’autant plus importante qu’un des objectifs de l’agression russe est l’éradication de la culture ukrainienne.

Le cinéma ukrainien avait fait preuve d’une vitalité et d’une créativité exceptionnelles dans la période qui a suivi le soulèvement de Maidan (1). Une nouvelle génération de cinéastes avait émergé avec une grande participation de femmes. La guerre totale qui dure depuis presque trois ans a rendu cette activité plus difficile. Une partie des cinéastes sont allés se battre sur le front, d’autres sont en exil. Les budgets disponibles sont réduits. Et pourtant, depuis février 2022, le cinéma ukrainien poursuit son élan. Des œuvres de qualité abordent tous les questions qui traversent la société ukrainienne. C’est un cinéma en guerre mais pas un cinéma militarisé qui s’affirme. C’est un cinéma qui nous apporte beaucoup dans la compréhension de la société ukrainienne.

Le cycle organisé par le RESU-Belgique présentera des documentaires et des films de fiction réalisés au cours de ces presque trois années de guerre totale. Des films traitent de l’ensemble des questions posées par la société ukrainienne du champ de bataille à la poursuite d’une vie sociale à l’arrière, des interrogations les plus intimes aux réflexions critiques.

Le cycle comprendra huit séances. Notre sélection inclut des documentaires et des films de fiction. Il y aura aussi des séances de courts-métrages. Le programme définitif sera disponible au début du mois de décembre. Tous les films seront sous-titrés en français. L’entrée est libre. A l’occasion de chaque séance, une collecte sera organisée pour un projet concret en Ukraine.

Ce cycle est organisé avec l’appui de la Commission culturelle de l’ULB ,et de l’ONG ukrainienne « Territory of Participation ». Il n’aurait pas vu le jour sans la coopération généreuse de nombreux producteurs et réalisateurs d’Ukraine ainsi que du collectif Babylon 13.

(1) Pour comprendre la richesse et la diversité du cinéma ukrainien depuis le soulèvement de Maïdan (2013-2014), la référence indispensable en français est le livre d’Anthelme Vidaud, “Ciné-Ukraine, histoire(s) d’indépendance”, Ed. Warm, 2023.



Informations pratiques:

Les films sont projetés à l’auditoire AZ1.101, du bâtiment A (porte Z) du “secteur jaune” du campus du Solbosch de l’Université libre de Bruxelles.

Les films sont en version originale ukrainienne et sous-titrés en français.

Les projections commencent à 18h45. Elles sont suivies par un débat.

L’entrée en libre. Une collecte pour un projet concret de solidarité est organisée au cours de chaque séance. Au cours du premier cycle entre janvier et mai 2024, nous avons ainsi pu collecter près de 3.000 € qui ont été répartis entre trois projets de soutien à des collectifs en Ukraine.

Calendrier des projections:

  • Mardi 26 novembre à 18h45: “Isolation” (2023, 82′) d’Igor Minaev. C’est une avant-première en Belgique, débat en présence du réalisateur.

En 1955, dans la ville de Donetsk, dans la rue Svetly Put, une usine de matériaux isolants, appelée Izolatsiya (Isolation) a été mise en service.
Dès les années 1960, l’usine Isolation deviendra l’un des principaux centres industriels du Donbass. Cela continuera jusqu’à l’effondrement de l’Union soviétique et jusqu’à la création d’une Ukraine indépendante. L’usine devient une propriété privée, l’Ukraine connaît de puissants bouleversements et révolutions. L’usine s’arrête.
La fille du dernier directeur soviétique de l’usine, achète les murs des ateliers morts et les transforme en un centre d’art, qui conserve son ancien nom, à savoir Isolation. Depuis plusieurs années, le Centre d’art est devenu célèbre non seulement en Ukraine, mais aussi en Europe. Il semble que tout se passait bien, mais en 2014, la guerre dans le Donbass commence. Le Centre d’art est saisi par les séparatistes et érigé en centre de torture.
La troisième période de la vie d’Isolation est celle d’un camp de concentration. Ceux qui ont réussi à s’évader des chambres de torture racontent des horreurs comparables à ce qui se passait dans les camps nazis. Les œuvres d’art contemporain restées sur le territoire d’Isolation ont été déclarées art dégénéré et détruites. Les habitants de Donetsk se promènent dans la rue Svetly Put comme s’il y avait là une colonie de lépreux.

  • Mardi 17 décembre 2024 à 18h45: “Kilomètre”  (2024, 75′) de Hanna Tykha. Documentaire. 

En février 2022, Roman Liubyi travaille comme vidéaste pour une production dramatique à Londres. Lorsqu’une armée russe massive envahit la région de Kyiv, il décide de retourner auprès de sa famille à Irpin, qui devient rapidement un champ de bataille.

Alors que des milliers de civils, dont la fille de 9 ans de Roman, sa femme et ses parents, se cachent dans des sous-sols, coupés du reste du pays par les envahisseurs russes, Roman rejoint une unité de reconnaissance aérienne chargée de cartographier les mouvements de l’ennemi et d’aider ceux qui sont sous l’occupation sans pouvoir être évacués.

Depuis son drone, Roman est presque quotidiennement très proche de sa maison et de sa famille, mais en réalité, un fossé énorme les sépare.

  • Jeudi 30 janvier 2025 à 18h45: “Le serment de Pamfir” (2022, 102′) de  Dmytro Sukholytkyy-Sobchuk. Fiction.

Dans une région rurale aux confins de l’Ukraine, Pamfir, véritable force de la nature, retrouve femme et enfant après de longs mois d’absence. Lorsque son fils se trouve mêlé à un incendie criminel, Pamfir se voit contraint de réparer le préjudice. Mais devant les sommes en jeu, il n’a d’autre choix que de renouer avec son passé trouble. Au risque de tout perdre.


 

Partenaire(s)
Plus d'informations sur le site Solidarity Ukraine Belgium